Gweltaz Gaudin

À la rencontre de Gweltaz Gaudin, lauréat de l’award Top Inventor 2024

Actuellement ingénieur en recherche et développement chez Soitec, avec plusieurs années d'expérience et une expertise reconnue dans la microélectronique, Gweltaz GAUDIN travaille au sein du groupe Pathfinding, chargé d'explorer des pistes innovantes en amont du cycle de vie des produits. Son rôle consiste à tester et valider de nouvelles technologies, en collaboration avec des partenaires externes comme IMEC et LETI, avant leur introduction dans les produits.
Spécialisé dans les substrats avancés, il est particulièrement impliqué dans le développement des technologies pour la prochaine génération de processeur, et notamment les substrats utilisés dans la fabrication des circuits à base de CFET.

Diplômé d'un Magistère en matériaux et d'une thèse en collaboration avec STMicroelectronics, il a rejoint Soitec après sa thèse pour contribuer au développement de technologies de pointe, telles que le silicium contraint sur isolant (SOI) et le silicium sur saphir. Il a également joué un rôle clé dans le développement des produits SmartSiCTM et SmartGaN, et travaille aujourd'hui sur le projet CFET, qui vise à développer des substrats pour la continuation de la feuille de route en Logique avancée .

Pourquoi as-tu choisi une carrière dans la microélectronique ?

Depuis toujours passionné par les sciences, je suis également attiré par l'aspect créatif de la recherche. La microélectronique m’a permis de combiner ces deux centres d’intérêt. Ce secteur offre une forte composante pratique et des défis techniques fascinants, notamment dans le domaine de la physique à l’échelle nanométrique, et la possibilité d’inventer et de concevoir des technologies de pointe. Les aspects pratiques et presque artistiques de la manipulation des matériaux, ainsi que la diversité des applications, m'ont particulièrement séduit.

Quels défis spécifiques t’attirent dans ce secteur ?

La microélectronique représente un défi technique majeur, notamment en ce qui concerne la compréhension de la matière à l'échelle atomique et la mise en œuvre de technologies permettant de manipuler des structures extrêmement petites. Les méthodes de caractérisation, comme les microscopies électroniques, permettent d’observer des structures de taille nanométrique, ce qui est particulièrement stimulant d'un point de vue scientifique et technique. Travailler à la frontière de la connaissance et de l’innovation technologique m’a toujours motivé.

Qu'est-ce qui te motive le plus dans ton quotidien ?

Ce qui me motive, c’est de contribuer à l’innovation technologique et d’être impliqué dans des projets de rupture. Le côté créatif est essentiel, car nous devons souvent explorer des approches nouvelles pour résoudre des problèmes complexes. Il faut être curieux, structuré et flexible pour pouvoir mener un projet à son terme tout en restant ouvert aux nouvelles idées. Chaque jour apporte son lot de défis, et la capacité à penser différemment est cruciale.

Quelles compétences sont essentielles pour réussir dans ton domaine ?

Il est essentiel d’être curieux, organisé et capable de mener des projets de manière autonome tout en restant ouvert aux évolutions et aux surprises. La créativité est également une qualité clé, car le domaine exige une capacité à proposer de nouvelles solutions, aussi bien sur le plan technique que dans les méthodes de travail. L’innovation est au cœur de notre métier, et il est important de ne pas se laisser décourager par les échecs mais plutôt de chercher de nouvelles voies de progrès.

De quelle réalisation es-tu particulièrement fier ?

Je suis particulièrement fier d’avoir contribué à l'intégration des nouveaux matériaux comme le GaN et l'InP sur silicium, lors de ma mission à l’IMEC entre 2013 et 2015. Ce projet a ouvert la voie à de nombreuses collaborations et a directement influencé les développements actuels, notamment dans le cadre du CFET. Une autre expérience marquante a été la présentation de notre travail sur le Smart GaN lors de la conférence ICNS14 au Japon, un moment où j'ai pu mettre en avant l'expertise unique de Soitec dans ce domaine.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune souhaitant débuter dans la microélectronique ?

Je lui conseillerais de rester curieux, de ne pas hésiter à explorer les différentes facettes du secteur, et de comprendre les applications des technologies sur lesquelles ils travaillent. Il est important de ne pas se limiter aux tâches quotidiennes, mais de chercher à comprendre les enjeux à long terme et la finalité des produits. Cela permet de mieux appréhender les défis techniques et de donner du sens à son travail. La persévérance et l'ouverture d'esprit sont également des qualités essentielles pour réussir dans ce secteur dynamique.