À la rencontre de César Roda-Neve, lauréat de l’award Top Inventor 2024

A la croisée de l’innovation et de la stratégie

Basé à Leuven en Belgique, César joue un rôle central dans le développement des technologies de Soitec, à l’intersection de l’innovation et de la stratégie. Diplômé en ingénierie électronique de l’Université ICAI de Madrid et titulaire d’un doctorat en microélectronique de l’Université Catholique de Louvain, il a construit une carrière internationale alliant recherche appliquée et expertise industrielle. Actif dans le dépôt de brevets dans des domaines stratégiques comme les applications radio-fréquences, César incarne l’esprit d’innovation de Soitec.

Qu’est-ce qui t’a conduit à choisir cette carrière ?

C’est un mélange de curiosité et de destin ! Après avoir commencé dans le conseil IT, j’ai vite ressenti l’envie de me consacrer à la recherche. Un concours de circonstances m’a amené à travailler avec des experts en micro-ondes et hautes fréquences dans un laboratoire en Espagne. C’est là que j’ai découvert le potentiel de la microélectronique. De fil en aiguille, je suis arrivé ici et j’y suis resté pour l’écosystème technologique belge, particulièrement stimulant. Ma thèse sur les semi-conducteurs à haute fréquence, et le trap-rich appliqué aux substrats Si à haute résistivité, a donc marqué un second tournant, me permettant de plonger dans ce domaine fascinant.

En quoi consiste ton rôle chez Soitec ?

Je fais partie du groupe New Opportunities, où j’explore des technologies émergentes comme le quantique, les applications RF et les matériaux avancés. C’est un rôle très varié, qui inclut de collaborer étroitement avec le centre de recherche IMEC pour identifier des innovations et établir des partenariats stratégiques. En parallèle, je coordonne des projets internationaux avec des équipes basées en Europe et en Asie. J’ai des compétences dans les communications par satellite, les téléphones portables, le design, les matériaux…on ne finit jamais d'apprendre !

Quels sont les aspects que tu préfères dans ton métier ?

Ce qui me passionne, c’est d’imaginer comment les nouvelles technologies transformeront notre société. J’aime cette idée de planter une graine et de voir, parfois des mois ou des années plus tard, qu’elle commence à germer. Ce processus collectif, où l’on rassemble les bonnes personnes et les bonnes idées, me rend vraiment fier. C’est aussi très motivant pour moi de voir les équipes croire en nos projets et repousser les limites. J’apprécie aussi le côté créatif de l’innovation, et Soitec me permet de l’exprimer clairement.

Quelles compétences et qualités sont clés dans ton rôle ?

D’abord, le juste équilibre que j’ai appris à trouver en travaillant à distance avec des équipes internationales. Il faut concilier les attentes des partenaires et ce que l’on peut réellement offrir. Ensuite, la curiosité : être attentif aux nouvelles idées et aux experts, même quand leurs visions diffèrent. Enfin, les compétences relationnelles : créer du lien, écouter et bâtir des réseaux solides, et faire des compromis politiques aussi. Motiver ses collègues à l’autre bout du monde, à 1 000 kilomètres de distance, ça s’apprend.

Une réalisation dont tu es particulièrement fier ?

Je suis très fier du travail collectif mené avec l’IMEC sur les nœuds avancés. C’est un exemple parfait de collaboration réussie sur le long terme. Ces projets demandent de la persévérance, car les résultats ne sont visibles qu’après un long travail en équipe. Mais quand nos partenaires, clients, ou même la concurrence commencent à croire en ces idées, c’est une grande satisfaction !

Tu es lauréat de l’award “Top Inventor 2024” de Soitec, peux-tu nous en dire plus ?

Ce sont les 8 brevets que j’ai déposés l’année dernière qui m’ont permis d’être distingué. Protéger les idées est essentiel, et cela m’a été très bien enseigné par mes collègues chez Soitec. Sans cette expertise collective, rien de tout cela n’aurait été possible. C’est avant tout un succès d’équipe. Ce que j’aime chez Soitec, c’est la manière dont la recherche est vécue : on ne se contente jamais du minimum, on cherche à changer les choses. C’est assez caractéristique de l’entreprise, avec une ouverture d’esprit très marquée, propice à l’innovation.

Quel conseil donnerais-tu à un jeune qui souhaite se lancer dans ton domaine ?

Soyez humble et curieux. Reconnaissez ce que vous ne savez pas, et n’ayez pas peur de poser des questions. Dans un domaine en constante évolution comme les semi-conducteurs, il faut être prêt à apprendre continuellement. Ce qui était vrai il y a cinq ans peut être obsolète aujourd’hui. Alors, restez ouvert et prêt à vous adapter !